Le Cercle Sécurité et Défense s’est réuni dans le cadre de son dîner-débat inaugural le mardi 15 octobre 2024 autour du thème « Quelle politique de souveraineté en matière de sécurité et de défense ». La réunion était animée par les co-présidents du Cercle, Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime, Christophe Plassard, député de la Charente-Maritime, et Philippe Latombe, député de la Vendée. 

 

Dans son étude annuelle 2024 consacrée à la souveraineté, le Conseil d’Etat souligne la nécessité de renforcer les capacités des Etats européens à assurer leur sécurité et leur défense face au retour des menaces existentielles, des contestations territoriales et des attaques hybrides. Le rapport Draghi sur la compétitivité européenne déplore quant à lui la « fragmentation » du marché européen de sécurité et de défense et le manque de coordination entre Etats membres en matière de standardisation, d’interopérabilité, d’achat, de maintenance ou de partage des ressources.

La capacité de la France à assurer sa souveraineté, au-delà d’un premier bilan des lois de programmation LOPMI et LPM, ne peut se concevoir sans un débat sur les choix politiques à venir, particulièrement sur la réévaluation de ses partenariats et investissements, sa coopération et coordination avec les Etats membres européens, mais également sa dépendance à des acteurs externes. Plusieurs questions se posent aux pouvoirs publics :

  • Quelles doivent être les priorités de la France et de l’Union Européenne pour assurer leur souveraineté en termes de sécurité et de défense ? Comment les articuler ?
  • Comment garantir leur autonomie en matière de production de matériels et de technologies de sécurité et de défense (ex. aéronautique, cybersécurité) ? En matière de déploiement opérationnel (ex. recrutement, capacités de mobilisation et d’intervention) ?
  • Comment concilier souveraineté industrielle et nécessité de coopérations internationales (partenariats, échanges de technologies) ? Quelle place pour la coopération européenne dans ce cadre ?
  • Quels mécanismes pour soutenir et développer le tissu économique local (soutien à l’innovation, soutien à l’export, protection des entreprises stratégiques contre des acquisitions étrangères) ?
  • Quelle politique de protection/prévention face aux ingérences étrangères (influence politique, intervention économique, collecte de renseignements, cyberattaques, …) ?

Une cinquantaine de participants, parmi lesquels de nombreux acteurs de l’écosystème de la sécurité et de la défense, de même que des représentants de l’administration et des cabinets ministériels, ont pris part aux échanges ouverts par :

  • Cédric PAULIN, secrétaire général du Groupement des Entreprises de Sécurité ;
  • Jérôme JEAN, directeur des affaires publiques du GIFAS.